06-06-2011, 14:05:52
Interview que je viens de trouver sur catch & shoot très intéréssant :
Claude Bergeaud « Je ne crois qu?en la stabilité »
Publié le 01/06/2011 à 13:21 par Catch-and-Shoot
à l?issue du Final Four de Nationale 1, qui se tenait à Bordeaux, Claude Bergeaud a répondu aux questions des journalistes présents sur place. Ses contacts avec le club des JSA, ses projets pour le club, sa vision du coaching et son avis sur la Pro B, le nouvel entraineur des JSA a parlé des tous les sujets. Bon sens, ambition et passion sont au programme.
Racontez nous tout d?abord la façon dont votre arrivée à Bordeaux s?est ficelée.
Je ne dirais pas que ça s?est fait dans la précipitation parce que ça voudrait dire que ce n?était pas organisé, mais en ce qui me concerne, j?ai dû prendre une décision rapide. Les conditions étaient réunies pour que ça me convienne totalement. Parce que le club s?est assis sur quelque chose de sérieux, et c?est pour ça que j?ai souhaité qu?Alexandre (ndlr : Palfroy, entraineur adjoint, au club depuis 7 ans) m?accompagne, car il y a un travail qui a été entamé pour ne pas revivre ce qui s?est passé il y a deux ans, c'est-à -dire une redescente immédiate en N1. Bordeaux a très bien négocié ce virage « montée-redescente », et Boris a fait appel à moi car il me connait bien et il pense que je peux amener quelque chose en plus et non pas révolutionner le club. Je m?inscris dans un projet, dans le développement du club. Ce que l?on souhaite avec Alexandre Palfroy, c?est stabiliser ces acquis sur la Pro B, on espère le moins longtemps possible (ndlr : en Pro B) si on doit avoir un jour des ambitions, progresser un petit peu dans certains domaines et envisager des objectifs a un peu plus long terme ensuite.
Je m?étais aussi positionné sur Strasbourg, mais je n?ai pas donné suite, pour des raisons de sensations. Je ne souhaite pas faire ce métier à tout prix, dans tous les sens du terme, et je n?irais pas à un endroit parce qu?il y a plus d?argent qu?à un autre. Je suis venu ici parce que je ressens des choses intéressantes à construire, ce n?est pas le cas partout.
Vous êtes de retour dans le monde du coaching, quelle sensation vous habite ?
Cela fait longtemps que je n?étais plus revenu sur le terrain, mais les affaires de terrain ne m?ont jamais abandonné parce que je suis resté au contact. J?ai passé beaucoup de temps en Espagne, pour m?entretenir avec des entraineurs et des directeurs sportifs, mais aussi et surtout pour comprendre comment ils évoluent, et comment cette ligue Espagnole s?est construite et continue à se bâtir. Il y a une véritable identité de jeu en Espagne ! Le spectateur lambda qui va au Sud ou au Nord de l?Espagne, il retrouvera le même basket. J?ai pu regarder beaucoup plus de matchs que par le passé. Là , j?avais le temps, je n?avais pas la tête dans le guidon du matin au soir. J?ai bouffé 10/12 matchs par semaine, de championnat Espagnol et d?Euroleague. J?ai aussi entrainé des jeunes pendant l?été, sur des camps, des stages. J?ai été responsable d?une équipe de benjamines, championne des Pyrénées Atlantique.
« Je ne suis pas ici pour un one shot ».
Du coup, pas de regret de n?avoir pas signé en Espagne ?
Ce championnat fait rêver tout le monde. En tout cas tous les Européens, qui s?imprègnent par exemple de l?Euroleague, sont emballés par ce championnat.
C?était une option de carrière, mais il fallait attendre un peu. On me dit aujourd?hui encore que ça aurait pu se faire. Je tiens à préciser que ce n?était pas un poste de coach mais d?adjoint d?un club disputant l?Euroleague. Mais je n?ai pas souhaité attendre, parce que ça me démangeait de répondre aux sollicitations, et notamment celle des JSA. J?ai rencontré Alexandre Palfroy, je me suis rendu compte qu?il y avait des choses intéressantes à Bordeaux. Car je ne suis pas ici pour un one shot.
Le fait qu?une majeure partie de l?effectif bordelais soit encore sous contrat a-t-il été un facteur décisif dans votre signature aux JSA ?
Bien sûr ! C?est intéressant parce que les joueurs créent à la fois des affinités techniques et humaines. Ãa me semble primordial si l?on veut travailler sur l?avenir, parce que je ne crois qu?en la stabilité des choses. Si vous regardez les équipes de Pro A, par exemple, qui réussissent : Cholet, Nancy, Gravelines ont gardé le même noyau. Et tiens, ce sont les équipes qui sont bien placées pour le titre.
Les équipes qui changent souvent, ça ne veut pas dire que les joueurs ou les entraineurs ne sont pas compétents, ça veut dire que c?est vachement difficile aujourd?hui de réussir avec un effectif chamboulé en permanence. Il y a une osmose à créer, il faut apprendre à échanger, à communiquer sur un terrain, jouer en réflexe défensif et bien ça met du temps. Avec Alexandre Palfroy, nous allons tenter d?apporter de la complémentarité à cette équipe, en recrutant 3 joueurs, majeurs, et ces joueurs devront apporter à l?équipe ce qu?elle ne possède pas actuellement. Nous allons aussi recruter un jeune, qui sera un projet, sur du plus long terme. »
En parlant de jeune, le centre de formation des JSA verra le jour l?an prochain?
Thomas Darnauzan s?en occupera. C?est un outil très intéressant qui permet de révéler l?identité d?un club, d?une ville, d?une région. On forme les gens en tant que basketteur, mais aussi en tant qu?homme. C?est un développement identitaire.
Vous savez, un jeune qui sort du centre de formation, le jour où vous le mettez chez les pros, il ne pense qu?à une chose, c?est de représenter au mieux le club qui lui a donné la chance d?être professionnel. Donc lui est beaucoup plus motivé que tous les autres « zèbres » qui vont arriver d?ailleurs, pour faire du chiffre et juste signer un contrat.
Il y a du basket à Bordeaux. Il faut être patient et compter sur tout le monde. Je crois qu?il faut faire attention à la générosité de Boris. On ne peut pas juste dire Boris Diaw, il tient le club. Aujourd?hui, le club vit avec du partenariat privé, public et l?initiative locale, les recettes propres au club. Il va falloir que tout le monde avance dans le même sens, et là je pense qu?il peut y avoir un phénomène basket très intéressant.
« Aujourd?hui, il y a un tel individualisme dans le basket que même les entraineurs ont dégagés un égo surdimensionné ! »
Pour vous en être éloigné quelque peu ces dernières années, quelle vision avez-vous du poste d?entraineur ?
C?est un métier dans lequel on peut se faire dévorer très vite. Il faut faire preuve de vigilance. Ca fait plus de 20 ans que je suis dans le milieu du basket professionnel, et des garçons talentueux comme Alexandre Palfroy, j?en ai connu. Certains ont voulu aller très vite après avoir été assistant, en pensant qu?en ayant emmagasiné toutes ces connaissances, ils auraient les capacités de coacher. Et ils se sont fait concasser, broyer par le système. Si on a une déconvenue, d?entrée on est catalogué comme "trop jeune". Si, à l?inverse, au même âge, on réussit, on parlera plus d?un type talentueux. Le coaching c?est autre chose que de l?entrainement. Il y a tout le côté humain à gérer. C?est dur. Il ne faut pas se planter, parce que l?entraineur, contrairement au joueur, il ne peut pas rebondir a de multiples reprises. Certains joueurs, à 35 ans, ils comptabilisent 10 clubs ! L?entraineur, il se plante 3 fois, il est grillé.
Je pense qu?Alexandre et moi partageons la même vision sur le partage, à la fois des connaissances et des responsabilités, et le partage du travail.
J?ai toujours travaillé de façon assez moderniste, sans prétention aucune. J?ai eu la chance d?aller à Arsenal m?entretenir avec Arsène Wenger, d?avoir vu Elie Baup travailler aux Girondins, de m?inspirer du rugby, comme Bernard Laporte a pu le faire avec Jacques Brunel etc? Les entraineurs, eux, vont prendre du recul, déléguer, regarder, de façon à avoir des interventions très impactantes, et ne pas parler tout le temps. Ãa veut dire que les adjoints, qui mènent les entrainements, ont les capacités pour coacher ailleurs.
Mais aujourd?hui, dans le basket, nous sommes entrés dans un tel individualisme que même les entraineurs ont dégagé un gros égo. Et certains veulent surtout dégager l?environnement autours d?eux. Ils ne veulent pas que le président existe à côté d?eux, l?adjoint n?a rien le droit de dire, même pas sur le travail vidéo? Ils deviennent des porteurs de balle. Je ne cite pas de noms, mais il y en a en Pro A.
En France, on m?a remis en question sur ce sujet, et pourtant Yves Baratet (ndlr : il succéda à Claude Bergeaud à la tête de l?ASVEL alors qu?il était également son adjoint en Equipe de France) a montré qu?il était capable de coacher une équipe. Quand je suis parti de Villeurbanne, il est resté et il a gagné la Coupe de France dans la foulée. Parce que ce sont des gens capables. Ce sont ces associations de compétences qui font la force des clubs. Et non pas un coach Dieu, seul. Car le Dieu devient vite un Diable. »
Justement, où en est votre association avec Alexandre Palfroy ?
Nous sommes en train de créer une complicité, sur des urgences comme le recrutement et la répartition des responsabilités, et ensuite ce sera le travail quotidien que nous aurons pendant l?été pour mettre en place la reprise, le coaching pendant les matchs etc? »
« Les joueurs de Pro B ont énormément de c?ur »
Quel est votre avis sur la Pro B ?
Une des caractéristiques de la Pro B, c?est son jeu rapide, des intentions de tirs très rapides. Et ensuite, c?est un championnat ou il y a très peu de postes spécifiques. Il n?y a pas de vrai poste 1, à l?ancienne, et de vrais 5, de 2m10, qui font de gros écrans, qui bougent moins, qui restent dans la zone, qui font du floating sur les pick and roll etc? Il y a beaucoup de polyvalence, sans poste spécifique, ce qui oblige les coaches à envoyer du jeu rapide.
Les joueurs en Pro B ont énormément de c?ur, et nous sommes en train d?imaginer une équipe qui devra avoir ces qualités-là . Et les joueurs qui seront recrutés devront avoir cette intensité dans le jeu, pour ne pas tirer l?équipe vers le bas.
Quels sont vos objectifs avec les JSA pour la prochaine saison ?
Il faut se stabiliser dans la division, tenter de ne pas se faire peur, être plus prêt du 8e que du 16e. On a la volonté de stabiliser tout le club : Les pros et la formation. Nous n?aurons pas le budget pour chatouiller les gros, mais on veut bien être le poil à gratter !
Alexandre Palfroy : "c'est une chance de travailler avec Claude Bergeaud"
Si cela avait été dans une autre configuration que celle-ci, je n?aurais certainement pas accepté de retrouver un poste d?adjoint aux JSA. J?ai aujourd?hui la chance de pouvoir travailler avec Claude Bergeaud, c?est une chance, tant sur le plan professionnel que personnel. C?est donc avec plaisir que de retrouver ce poste d?entraineur adjoint. L?arrivée de Claude Bergaud est bénéfique pour le club. Les JSA vont grandir.
Claude Bergeaud « Je ne crois qu?en la stabilité »
Publié le 01/06/2011 à 13:21 par Catch-and-Shoot
à l?issue du Final Four de Nationale 1, qui se tenait à Bordeaux, Claude Bergeaud a répondu aux questions des journalistes présents sur place. Ses contacts avec le club des JSA, ses projets pour le club, sa vision du coaching et son avis sur la Pro B, le nouvel entraineur des JSA a parlé des tous les sujets. Bon sens, ambition et passion sont au programme.
Racontez nous tout d?abord la façon dont votre arrivée à Bordeaux s?est ficelée.
Je ne dirais pas que ça s?est fait dans la précipitation parce que ça voudrait dire que ce n?était pas organisé, mais en ce qui me concerne, j?ai dû prendre une décision rapide. Les conditions étaient réunies pour que ça me convienne totalement. Parce que le club s?est assis sur quelque chose de sérieux, et c?est pour ça que j?ai souhaité qu?Alexandre (ndlr : Palfroy, entraineur adjoint, au club depuis 7 ans) m?accompagne, car il y a un travail qui a été entamé pour ne pas revivre ce qui s?est passé il y a deux ans, c'est-à -dire une redescente immédiate en N1. Bordeaux a très bien négocié ce virage « montée-redescente », et Boris a fait appel à moi car il me connait bien et il pense que je peux amener quelque chose en plus et non pas révolutionner le club. Je m?inscris dans un projet, dans le développement du club. Ce que l?on souhaite avec Alexandre Palfroy, c?est stabiliser ces acquis sur la Pro B, on espère le moins longtemps possible (ndlr : en Pro B) si on doit avoir un jour des ambitions, progresser un petit peu dans certains domaines et envisager des objectifs a un peu plus long terme ensuite.
Je m?étais aussi positionné sur Strasbourg, mais je n?ai pas donné suite, pour des raisons de sensations. Je ne souhaite pas faire ce métier à tout prix, dans tous les sens du terme, et je n?irais pas à un endroit parce qu?il y a plus d?argent qu?à un autre. Je suis venu ici parce que je ressens des choses intéressantes à construire, ce n?est pas le cas partout.
Vous êtes de retour dans le monde du coaching, quelle sensation vous habite ?
Cela fait longtemps que je n?étais plus revenu sur le terrain, mais les affaires de terrain ne m?ont jamais abandonné parce que je suis resté au contact. J?ai passé beaucoup de temps en Espagne, pour m?entretenir avec des entraineurs et des directeurs sportifs, mais aussi et surtout pour comprendre comment ils évoluent, et comment cette ligue Espagnole s?est construite et continue à se bâtir. Il y a une véritable identité de jeu en Espagne ! Le spectateur lambda qui va au Sud ou au Nord de l?Espagne, il retrouvera le même basket. J?ai pu regarder beaucoup plus de matchs que par le passé. Là , j?avais le temps, je n?avais pas la tête dans le guidon du matin au soir. J?ai bouffé 10/12 matchs par semaine, de championnat Espagnol et d?Euroleague. J?ai aussi entrainé des jeunes pendant l?été, sur des camps, des stages. J?ai été responsable d?une équipe de benjamines, championne des Pyrénées Atlantique.
« Je ne suis pas ici pour un one shot ».
Du coup, pas de regret de n?avoir pas signé en Espagne ?
Ce championnat fait rêver tout le monde. En tout cas tous les Européens, qui s?imprègnent par exemple de l?Euroleague, sont emballés par ce championnat.
C?était une option de carrière, mais il fallait attendre un peu. On me dit aujourd?hui encore que ça aurait pu se faire. Je tiens à préciser que ce n?était pas un poste de coach mais d?adjoint d?un club disputant l?Euroleague. Mais je n?ai pas souhaité attendre, parce que ça me démangeait de répondre aux sollicitations, et notamment celle des JSA. J?ai rencontré Alexandre Palfroy, je me suis rendu compte qu?il y avait des choses intéressantes à Bordeaux. Car je ne suis pas ici pour un one shot.
Le fait qu?une majeure partie de l?effectif bordelais soit encore sous contrat a-t-il été un facteur décisif dans votre signature aux JSA ?
Bien sûr ! C?est intéressant parce que les joueurs créent à la fois des affinités techniques et humaines. Ãa me semble primordial si l?on veut travailler sur l?avenir, parce que je ne crois qu?en la stabilité des choses. Si vous regardez les équipes de Pro A, par exemple, qui réussissent : Cholet, Nancy, Gravelines ont gardé le même noyau. Et tiens, ce sont les équipes qui sont bien placées pour le titre.
Les équipes qui changent souvent, ça ne veut pas dire que les joueurs ou les entraineurs ne sont pas compétents, ça veut dire que c?est vachement difficile aujourd?hui de réussir avec un effectif chamboulé en permanence. Il y a une osmose à créer, il faut apprendre à échanger, à communiquer sur un terrain, jouer en réflexe défensif et bien ça met du temps. Avec Alexandre Palfroy, nous allons tenter d?apporter de la complémentarité à cette équipe, en recrutant 3 joueurs, majeurs, et ces joueurs devront apporter à l?équipe ce qu?elle ne possède pas actuellement. Nous allons aussi recruter un jeune, qui sera un projet, sur du plus long terme. »
En parlant de jeune, le centre de formation des JSA verra le jour l?an prochain?
Thomas Darnauzan s?en occupera. C?est un outil très intéressant qui permet de révéler l?identité d?un club, d?une ville, d?une région. On forme les gens en tant que basketteur, mais aussi en tant qu?homme. C?est un développement identitaire.
Vous savez, un jeune qui sort du centre de formation, le jour où vous le mettez chez les pros, il ne pense qu?à une chose, c?est de représenter au mieux le club qui lui a donné la chance d?être professionnel. Donc lui est beaucoup plus motivé que tous les autres « zèbres » qui vont arriver d?ailleurs, pour faire du chiffre et juste signer un contrat.
Il y a du basket à Bordeaux. Il faut être patient et compter sur tout le monde. Je crois qu?il faut faire attention à la générosité de Boris. On ne peut pas juste dire Boris Diaw, il tient le club. Aujourd?hui, le club vit avec du partenariat privé, public et l?initiative locale, les recettes propres au club. Il va falloir que tout le monde avance dans le même sens, et là je pense qu?il peut y avoir un phénomène basket très intéressant.
« Aujourd?hui, il y a un tel individualisme dans le basket que même les entraineurs ont dégagés un égo surdimensionné ! »
Pour vous en être éloigné quelque peu ces dernières années, quelle vision avez-vous du poste d?entraineur ?
C?est un métier dans lequel on peut se faire dévorer très vite. Il faut faire preuve de vigilance. Ca fait plus de 20 ans que je suis dans le milieu du basket professionnel, et des garçons talentueux comme Alexandre Palfroy, j?en ai connu. Certains ont voulu aller très vite après avoir été assistant, en pensant qu?en ayant emmagasiné toutes ces connaissances, ils auraient les capacités de coacher. Et ils se sont fait concasser, broyer par le système. Si on a une déconvenue, d?entrée on est catalogué comme "trop jeune". Si, à l?inverse, au même âge, on réussit, on parlera plus d?un type talentueux. Le coaching c?est autre chose que de l?entrainement. Il y a tout le côté humain à gérer. C?est dur. Il ne faut pas se planter, parce que l?entraineur, contrairement au joueur, il ne peut pas rebondir a de multiples reprises. Certains joueurs, à 35 ans, ils comptabilisent 10 clubs ! L?entraineur, il se plante 3 fois, il est grillé.
Je pense qu?Alexandre et moi partageons la même vision sur le partage, à la fois des connaissances et des responsabilités, et le partage du travail.
J?ai toujours travaillé de façon assez moderniste, sans prétention aucune. J?ai eu la chance d?aller à Arsenal m?entretenir avec Arsène Wenger, d?avoir vu Elie Baup travailler aux Girondins, de m?inspirer du rugby, comme Bernard Laporte a pu le faire avec Jacques Brunel etc? Les entraineurs, eux, vont prendre du recul, déléguer, regarder, de façon à avoir des interventions très impactantes, et ne pas parler tout le temps. Ãa veut dire que les adjoints, qui mènent les entrainements, ont les capacités pour coacher ailleurs.
Mais aujourd?hui, dans le basket, nous sommes entrés dans un tel individualisme que même les entraineurs ont dégagé un gros égo. Et certains veulent surtout dégager l?environnement autours d?eux. Ils ne veulent pas que le président existe à côté d?eux, l?adjoint n?a rien le droit de dire, même pas sur le travail vidéo? Ils deviennent des porteurs de balle. Je ne cite pas de noms, mais il y en a en Pro A.
En France, on m?a remis en question sur ce sujet, et pourtant Yves Baratet (ndlr : il succéda à Claude Bergeaud à la tête de l?ASVEL alors qu?il était également son adjoint en Equipe de France) a montré qu?il était capable de coacher une équipe. Quand je suis parti de Villeurbanne, il est resté et il a gagné la Coupe de France dans la foulée. Parce que ce sont des gens capables. Ce sont ces associations de compétences qui font la force des clubs. Et non pas un coach Dieu, seul. Car le Dieu devient vite un Diable. »
Justement, où en est votre association avec Alexandre Palfroy ?
Nous sommes en train de créer une complicité, sur des urgences comme le recrutement et la répartition des responsabilités, et ensuite ce sera le travail quotidien que nous aurons pendant l?été pour mettre en place la reprise, le coaching pendant les matchs etc? »
« Les joueurs de Pro B ont énormément de c?ur »
Quel est votre avis sur la Pro B ?
Une des caractéristiques de la Pro B, c?est son jeu rapide, des intentions de tirs très rapides. Et ensuite, c?est un championnat ou il y a très peu de postes spécifiques. Il n?y a pas de vrai poste 1, à l?ancienne, et de vrais 5, de 2m10, qui font de gros écrans, qui bougent moins, qui restent dans la zone, qui font du floating sur les pick and roll etc? Il y a beaucoup de polyvalence, sans poste spécifique, ce qui oblige les coaches à envoyer du jeu rapide.
Les joueurs en Pro B ont énormément de c?ur, et nous sommes en train d?imaginer une équipe qui devra avoir ces qualités-là . Et les joueurs qui seront recrutés devront avoir cette intensité dans le jeu, pour ne pas tirer l?équipe vers le bas.
Quels sont vos objectifs avec les JSA pour la prochaine saison ?
Il faut se stabiliser dans la division, tenter de ne pas se faire peur, être plus prêt du 8e que du 16e. On a la volonté de stabiliser tout le club : Les pros et la formation. Nous n?aurons pas le budget pour chatouiller les gros, mais on veut bien être le poil à gratter !
Alexandre Palfroy : "c'est une chance de travailler avec Claude Bergeaud"
Si cela avait été dans une autre configuration que celle-ci, je n?aurais certainement pas accepté de retrouver un poste d?adjoint aux JSA. J?ai aujourd?hui la chance de pouvoir travailler avec Claude Bergeaud, c?est une chance, tant sur le plan professionnel que personnel. C?est donc avec plaisir que de retrouver ce poste d?entraineur adjoint. L?arrivée de Claude Bergaud est bénéfique pour le club. Les JSA vont grandir.
CSP un jour, CSP pour toujours.