19-10-2019, 15:54:56
Limoges, année zéro
Au printemps dernier, le CSP a tout refait du sol au plafond, de la gouvernance à lâeffectif. Lâambiance est pacifiée mais le début de saison laborieux, avant un déplacement déjà important.
LIMOGES - Ce trac qui saisit le producteur avant les premières projections du film, Richard Dacoury ne lâavait jamais vraiment connu. Lâautre soir, pour la venue de Vilnius en Eurocoupe, le capitaine des champions dâEurope 1993 (60 ans), dont le maillot pend aux cintres de Beaublanc, a vécu le premier match européen de la saison à domicile dans un coin de la salle, stoïque, et non loin du banc limougeaud.
Stressé, forcément, puisquâil fait partie depuis le printemps dernier de la nouvelle gouvernance installée au forceps par Céline Forte après plusieurs mois dâune bataille juridique et médiatique pour détrôner lâéquipe qui avait succédé à son époux Frédéric, décédé brutalement le 31 décembre 2017. « Câest une sensation très particulière », souriait le nouveau vice-président après le succès du CSP (82-61), qui avait valeur de rachat auprès des supporters après lâimprobable défaite trois jours plus tôt à Levallois (108-106 a.p.) lorsque onze points dâavance furent dilapidés dans la dernière minute du temps réglementaire.
Dans un environnement toujours aussi passionnel, la communion européenne a permis de tempérer les premières piques à lâencontre de la nouvelle équipe dirigeante et du staff. Mais à Limoges, le volcan nâest jamais éteint. Et le début de saison difficile en Championnat â trois défaites en quatre matches avant un déplacement au Mans ce soir â et la nouvelle défaite en Russie contre le Lokomotiv Kuban (86-75) en Eurocoupe mercredi rappellent que le grand ménage intervenu en mai a coûté. Cher. à tel point quâun audit fixera la situation financière réelle du club dans les semaines à venir. « On a récupéré des salariés un peu traumatisés par les conflits de gouvernance. Et on nâa eu connaissance de la situation financière que fin juillet, ce qui a gêné la gestion du sportif. Il a fallu corriger le budget, le baisser de 20 %, puis de 15 % et même piocher dans les fonds propres, les réserves », explique le président du directoire, Yves Martinez (70 ans), un ancien cadre de la société Legrand (matériel électrique) installé par Céline Forte.
Lâindemnité de formation de lâailier Sekou Doumbouya, drafté au premier tour (15e) par les Detroit Pistons, environ 540 000 euros, a permis dâéponger une partie des coûts supplémentaires de lâexercice 2018-2019 (près dâun million dâeuros, selon nos informations) à la suite des nombreuses ruptures de contrat exercées à la fois par lâancienne équipe dirigeante et la nouvelle.
Le budget 2019-2020 (7 millions dâeuros, le quatrième de Jeep Ãlite mais la sixième masse salariale) est encadré par la Ligue nationale et attend dâêtre finalisé. Du coup, la marge de manÅuvre sportive avec un staff et un effectif à reconstruire dans un timing restreint était réduite. Lâancien international Crawford Palmer, nouveau directeur sportif, a recruté Alfred Julbe (59 ans), un vétéran du coaching espagnol, à la réputation de formateur, dixième coach du CSP en dix ans, et a bâti une équipe de cols bleus autour du talentueux meneur américain Semaj Christon (18,3 points par match), de lâarrière Vee Sanford et des snipers français Nicolas Lang et Hugo Invernizzi.
Se mettre à lâabri dès que possible et rejoindre les play-offs suffira donc au bonheur du CSP, avant de lancer les gros chantiers. « Pour être à la hauteur des ambitions du club et rattraper lâAsvel et Monaco, on veut travailler sur une modification de la structure juridique, sâouvrir à des investisseurs et doubler la masse salariale dans les deux ans. Cette année est transitoire pour être attractif et mettre en place un modèle économique pérenne », annonce Yves Martinez.
Face à la montée du handball et du LH 87, leader de Proligue (2e division) qui accueillait Besançon hier à Beaublanc, lâutilisation du palais des sports est également en question. Mais pas de panique ! Le CSP reste le club phare de la ville. « Joseph Gomis (champion de France en 2014) mâavait dit que câétait quelque chose à connaître dans une carrière, glisse Nicolas Lang. Tu ne peux pas aller en ville sans quâon te parle de basket. » Et ce nâest pas près de changer.
Au printemps dernier, le CSP a tout refait du sol au plafond, de la gouvernance à lâeffectif. Lâambiance est pacifiée mais le début de saison laborieux, avant un déplacement déjà important.
LIMOGES - Ce trac qui saisit le producteur avant les premières projections du film, Richard Dacoury ne lâavait jamais vraiment connu. Lâautre soir, pour la venue de Vilnius en Eurocoupe, le capitaine des champions dâEurope 1993 (60 ans), dont le maillot pend aux cintres de Beaublanc, a vécu le premier match européen de la saison à domicile dans un coin de la salle, stoïque, et non loin du banc limougeaud.
Stressé, forcément, puisquâil fait partie depuis le printemps dernier de la nouvelle gouvernance installée au forceps par Céline Forte après plusieurs mois dâune bataille juridique et médiatique pour détrôner lâéquipe qui avait succédé à son époux Frédéric, décédé brutalement le 31 décembre 2017. « Câest une sensation très particulière », souriait le nouveau vice-président après le succès du CSP (82-61), qui avait valeur de rachat auprès des supporters après lâimprobable défaite trois jours plus tôt à Levallois (108-106 a.p.) lorsque onze points dâavance furent dilapidés dans la dernière minute du temps réglementaire.
Dans un environnement toujours aussi passionnel, la communion européenne a permis de tempérer les premières piques à lâencontre de la nouvelle équipe dirigeante et du staff. Mais à Limoges, le volcan nâest jamais éteint. Et le début de saison difficile en Championnat â trois défaites en quatre matches avant un déplacement au Mans ce soir â et la nouvelle défaite en Russie contre le Lokomotiv Kuban (86-75) en Eurocoupe mercredi rappellent que le grand ménage intervenu en mai a coûté. Cher. à tel point quâun audit fixera la situation financière réelle du club dans les semaines à venir. « On a récupéré des salariés un peu traumatisés par les conflits de gouvernance. Et on nâa eu connaissance de la situation financière que fin juillet, ce qui a gêné la gestion du sportif. Il a fallu corriger le budget, le baisser de 20 %, puis de 15 % et même piocher dans les fonds propres, les réserves », explique le président du directoire, Yves Martinez (70 ans), un ancien cadre de la société Legrand (matériel électrique) installé par Céline Forte.
Lâindemnité de formation de lâailier Sekou Doumbouya, drafté au premier tour (15e) par les Detroit Pistons, environ 540 000 euros, a permis dâéponger une partie des coûts supplémentaires de lâexercice 2018-2019 (près dâun million dâeuros, selon nos informations) à la suite des nombreuses ruptures de contrat exercées à la fois par lâancienne équipe dirigeante et la nouvelle.
Le budget 2019-2020 (7 millions dâeuros, le quatrième de Jeep Ãlite mais la sixième masse salariale) est encadré par la Ligue nationale et attend dâêtre finalisé. Du coup, la marge de manÅuvre sportive avec un staff et un effectif à reconstruire dans un timing restreint était réduite. Lâancien international Crawford Palmer, nouveau directeur sportif, a recruté Alfred Julbe (59 ans), un vétéran du coaching espagnol, à la réputation de formateur, dixième coach du CSP en dix ans, et a bâti une équipe de cols bleus autour du talentueux meneur américain Semaj Christon (18,3 points par match), de lâarrière Vee Sanford et des snipers français Nicolas Lang et Hugo Invernizzi.
Se mettre à lâabri dès que possible et rejoindre les play-offs suffira donc au bonheur du CSP, avant de lancer les gros chantiers. « Pour être à la hauteur des ambitions du club et rattraper lâAsvel et Monaco, on veut travailler sur une modification de la structure juridique, sâouvrir à des investisseurs et doubler la masse salariale dans les deux ans. Cette année est transitoire pour être attractif et mettre en place un modèle économique pérenne », annonce Yves Martinez.
Face à la montée du handball et du LH 87, leader de Proligue (2e division) qui accueillait Besançon hier à Beaublanc, lâutilisation du palais des sports est également en question. Mais pas de panique ! Le CSP reste le club phare de la ville. « Joseph Gomis (champion de France en 2014) mâavait dit que câétait quelque chose à connaître dans une carrière, glisse Nicolas Lang. Tu ne peux pas aller en ville sans quâon te parle de basket. » Et ce nâest pas près de changer.
Un grand club ne meurt jamais.